Les eaux souterraines ne reconnaissent aucune des frontières politiques que l’humanité a tracées sur les cartes. Par conséquent, lorsque les eaux souterraines traversent les frontières et les frontières, elles soulèvent des questions de responsabilité en ce qui concerne l’utilisation, la gestion, l’exploitation et l’administration des aquifères transfrontaliers. Cela se produit à la fois au niveau international où deux ou plusieurs nations souveraines, ainsi qu’au niveau national où deux ou plusieurs unités politiques infranationales recouvrent un aquifère commun. Le droit applicable aux ressources en eaux souterraines transfrontalières aux deux niveaux de gouvernance est actuellement assez primitif et inexistant. De plus, la relation entre le droit des eaux souterraines et le droit des eaux de surface est souvent inexistante.
Ce livre fournit une base pour le développement de telles normes. Il explore les circonstances dans lesquelles l’utilisation, la gestion, l’exploitation et l’administration d’un aquifère transfrontalier peuvent causer un préjudice à une unité politique voisine et, par conséquent, entraîner une responsabilité juridique et/ou une obligation. Il évalue les relations de cause à effet en se référant aux modèles conceptuels d’aquifères transfrontaliers développés par Eckstein et Eckstein (2005). Les notions de gain et de perte de relations fluviales, de recharge et de non-recharge des aquifères, de direction de l’écoulement des eaux souterraines, d’impact du pompage des eaux souterraines, de contamination anthropique et d’autres concepts sont utilisées pour décrire des scénarios dans lesquels les dommages pourraient traverser une frontière politique. L’ouvrage traduit ensuite cette analyse en notions de responsabilité et de passif qui sont plus courantes dans le domaine juridique.